l’enfance de l’air

L’école Cerclier-Guéry de Guéret a accueilli le projet Climats Artistiques Paysage de Guéret dans les classes de CE2 de mesdames Pasty et Grandet.

Deux notions étaient en jeu : le paysage, la météo.

Paysage de Guéret, peinture d'Auguste Leloir XIXe s.

Le tableau Paysage de Rochefort (Guéret) d’Auguste Leloir
invitait les enfants à une excursion vers un paysage réel,
mais aussi imaginaire.

Les discussions sur la pluie et le beau temps
se sont traduites en images

Pour bien observer un paysage,
il faut choisir un point d’observation,
un cadrage.

Nous avons joué avec notre environnement immédiat :
ce que l’on voit depuis l’école et dans la cour.

Une bonne façon de détailler un paysage est de se demander comment s’y camoufler.


Nous nous sommes donc lancés dans une opération de camouflage.

Chaque enfant a parcouru la cour
à la recherche d’un arrière-plan
dans lequel il entendait pouvoir se fondre.

Première étape : effacer chaque silhouette…

…insérer, imaginer, reconstruire l’arrière-plan.

Chaque élève a dessiné des détails
en lieu et place de sa silhouette évidée.
(Crayon sur photocopie.)

Pour la couleur, ce furent des séances de peinture collective.


Le paysage est peuplé de souvenirs, de vestiges et de mythes.

Le loup de Chabrières est l’un des plus fameux personnages qui peuplent l’imaginaire guérétois.

Avant même d’aller à sa rencontre dans le parc animalier des Monts de Guéret, on sent qu’il habite ici.
La forêt entoure la ville et il se pourrait qu’il apparaisse entre deux arbres.
Serait-il possible qu’il passe inaperçu la cour ?


Nous allons peindre un loup géant, mais un loup discret, presque invisible, comme tous les loups.

Il faudra commencer par faire des tracés, assembler des éléments de contreplaqué, faire des essais d’installation…

Même si son envergure atteint quatre mètres cinquante de large, la silhouette se confondra avec son environnement si nous parvenons à imiter l’arrière-plan devant lequel nous l’installerons.

Pour cela, nous nous lançons dans la peinture d’un trompe l’œil.

Préparation de l’atelier de peinture.


Essais, transport, stockage…


et peinture en plein air quand le temps le permet.

Pour nous reposer, nous avons reparlé de la pluie et du beau temps, puis nous en avons continué en images, avec des motifs picturaux sur l’autre face du trompe l’œil. Ainsi, ce sera un loup simultanément furtif sur une face et en majesté vu de l’autre côté.

Ci-dessous, le loup furtif, avant quelques ajustements.

Deux mois se sont écoulés entre la première séance et cette prise de vue. Entre-temps, les feuilles ont poussé et la luminosité n’est plus la même. La lumière intense des journées ensoleillées d’avril ne traverse pas les frondaisons comme au mois juin où les contrastes sont différents. Les feuillages donnent une tonalité plus profonde à l’ombre. Nous en avons parlé avec les enfants. Nous avons aussi parlé de retouche photographique.

Nous avons appris à faire la différence entre le point de vue du photographe et celui des passants qui ne regardent pas ou ne voient pas les mêmes sujets depuis le même angle de vision. Le regard est en mouvement constant et ne s’arrête jamais sur un point unique. Ni dans l’espace ni dans le temps.
Face à un sujet immobile, l’œil se met en mouvement, puis l’imagination prend le relais et les récits se chargent de mélanger les images encore davantage. Seule la photographie procure l’illusion de la fixité en proposant un temps d’arrêt.

Nous avons regardé des photographies de Liu Bo Lin, de Lisa Oppenheiem, mais nous n’avons pas eu le temps de découvrir George Rousse ou Felice Varini…

Vous aurez aussi le loisir de saisir l’expression Razzle Dazzle dans votre moteur de recherche d’images et vous verrez comment on dissimulait les silhouettes d’immenses bateaux de guerre, pour les fondre dans l’horizon, entre 1914 et 1918.

Bien d’autres choses restent à débusquer et cette fois sans internet ni électricité, car le mimétisme des animaux dans la nature est une source d’inspiration infinie…


Le totem d’exposition

Nos conversations sur la pluie et le beau temps sont maintenant traduites en couleurs et sont assemblées en éléments primaires : des formes cubiques, peintes sur toutes les faces, mais ajourée sur deux côtés. Ce dispositif permettra d’observer des cadrages donnant vers l’extérieur, des paysages variés depuis un même point de vue.

Le totem, sera implanté dans le square Jorrand, du 1 au 7 juin.
Depuis ce jardin on peut apercevoir l’école.
Dans ce même square, une silhouette montre sa face de loup céleste…


Parmi nos exercices :

Essayer de rester immobile face à une vitre, pour tracer les lignes principales qui se trouvent devant nous.


Cher.e Farid, Timéo, Elyse B, Elise D, Inaya, Eva, Lilou, Jivin, Tom, Ilias, Aleks, Léni, Océane, Clémence, Yanis, Divine, Manon, Lucas, Gabriel, Ezel, Güney, Shérazade, Elias, Rosline, Keyla, Aaron, Marie, Anlia, Baptiste, Eugénie, Sacha, Wassim, Lino, Bélinay, Allen, Elise, Athénaïs, Malyah, 

Si je n’ai pas mis ton dessin ou ta photo sur ce site, c’est parce qu’il ne faut pas publier trop d’images. Cela pèse trop lourd sur les ressources de la planète. Cependant, j’ai conservé les photos de tes dessins et d’autres superbes images que je n’ai pas pu mettre ici.

Si tes parents m’écrivent à l’adresse accueil@museedesnuages je pourrai te les envoyer par mail.


Un projet soutenu par le contrat de filière arts plastiques et visuels Nouvelle-Aquitaine